Sauvetage d’une choquette de vigne

La choquette de Champ Romain

La parcelle de Champ Romain jusqu’à l’année 1995. La rangée d’arbres au fond marque la Départementale 751 et son important trafic routier. Au premier plan et de gauche à droite, des parcelles cultivées, la petite voie qui mène à la Goupillère et la choquette.
                                                      Photo prise depuis un ballon captif : Claude Sautejean

Pour visualiser le déplacement de la choquette, comparons les photographies aériennes de 1950 et de 2006. Sur le cliché de 1950, on repère en 2 la route de Chinon (elle est alors Nationale 751), la ferme de la Haye en 3. La choquette, dans la pièce de Champ Romain, est repérée par le  numéro1.Sur le cliché de 2006, la route de Chinon, devenue Départementale 751c, porte le numéro 5 ; elle est plus largement arborée. La nouvelle 4 voies repérée par le numéro 4, dont le nom officiel est D751, passe très exactement sur l’ancien emplacement de la choquette. En 6, on retrouve la Haye , devenue centre d’animation. La choquette a été reconstruite en 7 à proximité du giratoire de Bois Gibert.

AUTOUR DE QUELQUES ARPENTS DE VIGNE.

Jusqu’au début des années 1990, la choquette du Champ Romain et les quelques rangs de vigne proches étaient un des derniers vestiges de la viticulture à Ballan. La pièce du Champ Romain était divisée en parcelles longues et étroites, fruits de multiples partages familiaux où chaque héritier exigeait quelques rangs de vigne dans un terroir de qualité.

Parmi ces nombreux propriétaires, celui qui avait fait édifier une construction si élégante demeure inconnu car les maisonnettes de vignes sont rarement signalées dans les actes notariés. Il choisit des matériaux nobles et ajouta, sur la façade arrière, une écurie en appentis. De même, il fit creuser, à l’un des angles, une citerne alimentée par les eaux de gouttières. La « choquette » était donc plus qu’un abri. L’eau de pluie permettait la préparation des produits de traitements (bouillie bordelaise ou produits soufrés). On pouvait y venir pour la journée au moins, assuré d’un certain confort grâce à la cheminée et… au caveau avec sa petite réserve de bonnes bouteilles.

Au fil des ans, les parcelles de vigne avaient été abandonnées une à une et le dernier propriétaire avait abattu l’écurie en mauvais état. Proche de la route de Chinon, la choquette de Champ Romain était un abri souvent visité par les vagabonds et, pendant la dernière guerre, elle servit même de refuge à des maquisards cherchant à se faire oublier après un coup de main contre l’occupant.

immortaliser

La construction de la bretelle autoroutière menaçait de précipiter sa disparition. Démontée en novembre 1996 et reconstruite sur la Pièce des Dix Arpents, à l’une des nouvelles entrées autoroutières de la commune, la choquette avec son décor paysager rappelle ce que fut la viticulture à Ballan jusqu’au milieu du XXème siècle.

Le démontage

La reconstruction

septembre 1997 : début de la reconstruction par des stagiaires de l’association ouvrière des Compagnons du Devoir et lancement d’une souscription avec l’association des Amis de Ballan-Miré et de ses Sites qui permettra d’assurer la nourriture des jeunes compagnons-stagiaires au Foyer de la Commanderie à Ballan.

La première vendange

un espace d’animation

Plusieurs années de suite, les Amis de la Bibliothèque prennent l’habitude de tenir au mois de juin un conseil d’administration dans la choquette reconstruite et, également en juin, de profiter de l’environnement paysager pour faire un repas-choquette qui se prolonge jusqu’à la  nuit.

Dès la première décennie 2000, l’association Ballan-Rando organise une marche nocturne dont le départ et l’arrivée sont fixés à la choquette.

A gauche, Michel Girauldon, Henriette et Jean-Pierre Prévost, et, à droite, Jacques Chupeau, derrière lui, Éliane Frémont. Debout, au fond, Jean-Claude Marcireau.